L’équipe m’a proposé en fin de saison 2015 de les rejoindre, c’était une belle opportunité pour moi mais aussi un choix difficile, celui de quitter l’équipe qui m’a permis d’évoluer sur le circuit Américain pendant 3 ans, RL Moscow.
Cette nouvelle aventure est extrêmement enrichissante pour moi, d’un point de vue sportif mais aussi du côté humain.
Une des choses qui m’a le plus marqué depuis mon arrivée dans ce nouveau groupe à la culture totalement différente c’est le niveau de spiritualité qui est mis dans le jeu. Etant une personne ultra rationnelle et en plus de ça, Français, c’était un aspect qui m’était clairement inconnu.
Il manque un ingrédient crucial pour eux : la spiritualité.
La croyance de la victoire, la connexion qui est faite entre chacun des joueurs via la confiance, l’énergie dégagée par chacun.
Pour un Américain, sur le terrain il y a constamment un objet qu’ils appellent « Momentum ».
Je n’ai pas trouvé de mot équivalent en Français alors je vous ai mis un extrait de Word Reference.

D’après eux, il n’y a qu’un seul Momentum sur le terrain et c’est à vous de le mettre de votre côté. Et ceci ne se fera pas tout seul.
D’après eux, le Momentum c’est ce qu’il y a de plus important. Vous avez beau vous être bien entrainé, bien préparé, si le jour J vous n’êtes pas dedans, vous n’avez pas d’énergie, vous êtes « flat », vous n’aurez pas le Momentum avec vous et vous allez perdre.
Ils nous écrasent psychologiquement, ils nous montrent qu’ils sont chez eux et qu’ils ne nous laisseront pas respirer, que ce moment leur appartient.
La réaction d’Xfactor est claire, combattre cette mauvaise passe par de l’énergie, des cris de motivations, des « pep talks ». Le moment qui fait la différence c’est le point suivant, Colt Roberts fait un « move » incroyable dans le centre, débloque la situation et gagne le point.
Dynasty est abasourdi, ils essayent toujours de s’imposer, de faire du bruit de mettre de l’énergie mais on sent que ça perd de la vitesse. La confiance s’efface, doucement et surement. Du Côté X-factor, au contraire, elle se construit.
On gagnera ce match 6-5 et toute la remontée illustre parfaitement ce combat spirituel et psychologique entre les deux équipes.
Un deuxième moment marquant pour moi cette saison, la victoire en finale à Londres contre Edmonton Impact, 7-6 en Overtime après avoir été mené 5 – 1 contre la meilleure équipe du monde depuis plusieurs saisons.
Au moment où on est mené 5 – 1 on a aucune solutions, on est sonné, voire KO. La seule chose qui peut casser cette dynamique c’est un changement de rythme, un changement de Momentum radical.
On décide de prendre énormément de risques au Break, ça paye, on fait des Moves spectaculaires, le public apprécie et fait du bruit.
Le point suivant c’est quasiment la même chose, à chaque point un joueur de Tonton fait un Move spectaculaire ou une action audacieuse qui a de la réussite. En deux points on a réussi à renverser la tendance.
On était mené 3 – 5 mais on avait repris les rênes du matchs et tout le monde le savait, eux et nous. Le public avait fait son choix et mettait une ambiance électrique.
A ce moment là Pascal Hausser, notre coach nous donne la consigne suivante : « Les gars, faites ce que vous voulez sur le prochain point, ce que vous sentez, quoi qu’il arrive, ça va marcher ».
Ca faisait 3 ans que j’entendais les Américains se crier dessus en se disant « Don’t be flat » et je me répétais que c’était débile.